LE VELVET UNDERGROUND exposé à la Philarmonie de Paris Libéré
C’est Ari Boulogne, le fils de Nico la chanteuse, celui que les avocats d’Alain Delon surnomment avec mépris “la coïncidence morphologique”, qui une nuit des 90, m’avait appris un truc qui me paraissait être un cash d’info précieuse: les gens du VELVET UNDERGROUND, de Lou Reed à John Cale, écoutaient en boucle les tams tams et les sifflets répétitifs des cornes d’antilopes émis par les Elé , ces géants animistes du Tchad qui au cours de leurs éprouvantes cérémonies noir et feu tutoyaient âmes et esprits dans un mode musical où l’hypnotique fait loi.
Cette nuit d’Ari Delon-Boulogne m’avait donné la clef de cette séduction obsessionnelle qui, lorsque j’écoutais le Velvet en live sur des cassettes pirates pourries, Oh! Sweet Nuthin, permettait à mon âme une conversation avec le Supérieur.
Eux, les Velvet U. , exhibés dans sa Factory par le boss Andy Warhol, avaient alors été capables de domestiquer le rythme cardiaque des kids, ainsi extrasystolisés aux commandements de la coke, de l’héroïne, des peaux hors-contrôle, dans une New York City qui cherchait justement à ce moment-là la partition de sa nouvelle civilisation.
Le grand public n’a jamais suivi. Le grand public ne flaire jamais les haleines des anges lorsque celles-ci sentent autre chose que les reflets banals d’un Hollywood chewing gum. Tant mieux.
Nico, ne chantait pas juste, sans timbre particulier, et pourtant se montrait sublime. Lou Reed, rien de plus, et pourtant...
Velvet Underground, Marguerite Duras à la guitare, terribles porteurs du virus élégant du pire: entendre chuchoter ce que nous sommes par qui on est.
jean milossis pour C./mars 2016 ....
Nico et son fils Ari...
Ari Boulogne, le fils de Nico et.... dans les bras du boss Andy Warhol